Le message de Pâques du pape Françoiscomprenait une prière pour "nous aider à vaincre le fléau de la faim, aggravé par les conflits et par l'immense gaspillage dont nous sommes souvent responsables".
Quelle que soit la théologie ou l'opinion de chacun sur la religion, on peut certainement s'accorder sur le fait qu'il est souhaitable d'avoir un monde sans faim ni guerre. Mais comme Pâques précède de quelques jours seulement une autre fête religieuse, le Jour de la Terre, nous devrions mettre en garde le pape contre les présupposés souvent associés aux mots à la mode "immense gaspillage", présupposés qui peuvent perpétuer la faim et la pauvreté.
Votre bouteille vide
Prenons un exemple classique de déchet souvent proposé par les écologistes : une bouteille vide. Est-il plus rentable d'utiliser des flottes de camions pour collecter les bouteilles usagées et les transporter vers d'énormes installations industrielles qui consomment de nombreux mégawatts d'électricité pour faire fondre ou écraser ces bouteilles, en utilisant éventuellement de nombreux gallons d'eau pour les rincer au préalable, puis d'expédier les produits ainsi obtenus à d'autres entreprises susceptibles de les utiliser ? Ou est-il plus rentable d'enterrer les bouteilles dans une décharge dotée d'un revêtement étanche, qui est ensuite recouverte de terre, d'herbe et de plantes et utilisée comme parc ou terrain de golf ?
Dans tous les cas, je ne sais pas, et la plupart des écologistes non plus. En effet, la meilleure façon de déterminer le "gaspillage" dans de tels cas est de calculer les coûts monétaires des différentes utilisations des ressources. Et cela ne peut pas être fait par des bureaucrates gouvernementaux ou des planificateurs centraux. Ce sont les entrepreneurs des marchés libres qui sont les mieux placés pour le faire, eux qui risquent leur propre argent et qui comptent sur les revenus des clients pour couvrir leurs coûts et faire des bénéfices. Ce sont des individus libres possédant des biens privés, ainsi que les progrès de la technologie, qui ont permis à l'humanité de produire suffisamment de nourriture pour nourrir des milliards de personnes, alors qu'auparavant, il était difficile de nourrir seulement des millions de personnes.
Célébration ou gaspillage ?
Reprenons l'exemple de la bouteille vide ou, plus généralement, de l'emballage. L'un des grands problèmes de l'histoire de l'humanité a été la détérioration des aliments entre le moment où ils sont produits et celui où ils sont consommés par toutes les personnes qui ne souhaitent pas avoir faim. Parce qu'il est très rentable de ne pas gaspiller ce que l'on produit, les emballages modernes - bouteilles, boîtes de conserve, sacs sous vide - devraient être célébrés pour leur rôle dans la lutte contre la faim plutôt que condamnés pour "gaspillage".
C'est là que certains écologistes pourraient commencer à parler de la valeur "intrinsèque" de la Terre ou de Gaïa, hors de tout contexte. Mais en séparant la valeur de la norme de toute valeur - celle qui est la meilleure pour les êtres humains - ces écologistes deviennent les ennemis des humains.
Certains le font en raison d'une affection peu ciblée et floue pour la nature. D'autres le font par idéologie anti-humaine pure et dure.
Vaincre la faim
Et le Pape pourrait considérer l'une des manifestations de cette idéologie. De nombreux écologistes vénèrent l'autel des "énergies renouvelables", même si les combustibles fossiles sont de loin moins coûteux. Ils ont usé de leur influence politique pour que les gouvernements nous obligent à brûler littéralement les récoltes dans nos réservoirs d'essence plutôt que de les utiliser pour nourrir les affamés. C'est l'une des raisons pour lesquelles le prix du maïs, qui constitue la base de nombreux aliments de base au Mexique et ailleurs, a augmenté, rendant la nourriture moins abordable pour ceux qui ont déjà moins.
Si le pape souhaite réellement voir la faim disparaître, il ferait bien de comprendre que la raison pour laquelle la famine persiste dans le monde est l'absence de marchés libres. Et il ferait bien de comprendre que le message de la Journée de la Terre de nombreux écologistes contient des notions qui placent un engagement hors contexte en faveur de la conservation au-dessus du bien-être d'individus réels et en chair et en os.
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Hudgins est directeur de la défense des intérêts et chercheur principal à l'Atlas Society.
Pour plus d'informations
*Edward Hudgins, " François I : Le pape des pauvres. "23 mars 2014.
*Edward Hudgins, " Light Up the World for Humans ! ", 27 mars 2009.
*Edward Hudgins, " Anti-Human Earth Day. "22 avril 2005.
Edward Hudgins, ex-diretor de advocacia e acadêmico sênior da The Atlas Society, agora é presidente da Human Achievement Alliance e pode ser contatado em ehudgins@humanachievementalliance.org.