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Le vol est-il désormais légal en Italie ?

Le vol est-il désormais légal en Italie ?

4 minutes
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11 mai 2016

La Cour suprême italienne a décidé que le vol de petites quantités de nourriture par désespoir "ne constitue pas un crime". Les conséquences morales et politiques de cet arrêt seront considérables et carrément criminelles.

Homme volant du fromage1

PERMIS DE VOLER

L'affaire concernait un immigrant ukrainien pauvre qui avait volé quelques morceaux de fromage et quelques saucisses sur un marché génois. Il a été condamné à six mois de prison et à une amende qu'il ne pouvait pas payer. On imagine Jean Valjean dans Les Misérables souffrant comme esclave d'État pour avoir volé une miche de pain pour nourrir un enfant affamé. Qui ne s'opposerait pas à une telle erreur judiciaire ?

En effet, dans l'appel, la haute cour italienne a décidé que "l'état de l'accusé et les circonstances dans lesquelles il a obtenu la marchandise montrent qu'il a pris la petite quantité de nourriture dont il avait besoin pour répondre à son besoin immédiat et essentiel d'alimentation". La Cour a ajouté que "les personnes ne doivent pas être punies si, poussées par le besoin, elles volent de petites quantités de nourriture pour répondre à l'exigence fondamentale de se nourrir".

Cet arrêt laisse en suspens de nombreuses questions juridiques. Implique-t-il que la peine n'est pas adaptée au crime ou qu'aucun crime n'a été commis ? Cela signifie-t-il que toute personne qui vole et qui peut prouver qu'elle l'a fait pour répondre à un besoin essentiel et immédiat doit être déclarée "non coupable" ?

ÉTHIQUE DES URGENCES

Ayn Rand éclaire ce cas dans son essai "L'éthique des situations d'urgence". Elle explique qu'il faut "faire la différence entre les règles de conduite dans une situation d'urgence et les règles de conduite dans les conditions normales de l'existence humaine. Il ne s'agit pas d'une morale à deux vitesses : la norme et les principes de base restent les mêmes, mais leur application dans l'un ou l'autre cas nécessite des définitions précises".

Plus précisément, elle a observé qu'"une situation d'urgence est un événement imprévu, limité dans le temps, qui crée des conditions dans lesquelles la survie humaine est impossible, comme une inondation, un tremblement de terre, un incendie, un naufrage". Dans de telles situations, il est moralement permis de faire des choses pour préserver sa vie qui ne seraient pas morales dans des circonstances normales.

Mais il y a des mises en garde cruciales. Rand a expliqué que si vous êtes rejeté sur le rivage après un naufrage et que "vous êtes affamé et que vous risquez de mourir dans l'instant qui suit, et qu'il y a de la nourriture dans cette maison, quel est votre comportement moral ?" Rand dit qu'il est moral d'entrer par effraction pour prendre la nourriture, mais qu'une fois l'urgence passée, vous devez "admettre ce que vous avez fait et vous engager à rembourser [le propriétaire de la maison et de la nourriture]".

L'ATTEINTE À LA MORALITÉ

Le tribunal italien a légalement déchargé le voleur de toute obligation de restitution. Mais qu'en est-il du préjudice causé au commerçant à qui le pauvre homme a volé ? On pourrait rétorquer que quelques morceaux de fromage ne lui manqueraient guère. On pourrait rétorquer que dans les villes italiennes comme dans les villes américaines, les vols à l'étalage s'accumulent et que plus d'un commerçant se retrouve appauvri et son commerce fermé à cause de ces vols.

Un tribunal italien déclare que les affamés ont le droit de voler de la nourriture à des sans-abri à Paris 800x445

On peut également se demander comment le voleur en Italie s'est retrouvé dans une situation où il avait besoin de voler. Nous sommes tous responsables de notre survie et de notre bien-être grâce à nos propres efforts productifs. Pourquoi ne travaillait-il pas ? Supposons que les circonstances - par exemple, une maladie entraînant une perte d'emploi - aient mis le voleur dans cette situation difficile. Pourquoi ne s'est-il pas adressé à une église ou à une organisation caritative privée pour obtenir de l'aide ?

Il n'a peut-être pas pu trouver de travail en raison des réglementations et des taxes gouvernementales notoires qui, en Italie, étouffent l'activité économique. L'État a sans doute sa part de responsabilité dans les difficultés économiques.

Mais le problème le plus grave dans cette affaire est d'ordre moral. La Cour a essentiellement statué que la "nécessité" justifie la violation des droits d'autrui. Mais dans un sens, la Cour ne fait qu'approuver explicitement le type d'immoralité que les gouvernements pratiquent aujourd'hui. Tous les États-providence et les systèmes socialistes et communistes sont fondés sur la notion collectiviste selon laquelle personne n'a de droits sur sa propre vie et personne ne mérite donc la liberté de poursuivre sa survie et son bonheur en échangeant des biens et des services sur une base volontaire avec ses semblables. Dans le cas italien, un individu vole directement un autre individu. Dans le cas étatiste, c'est le gouvernement qui vole.

Tout comme la légalisation du vol à l'étalage entraînera sans aucun doute la faillite d'un plus grand nombre de commerçants en Italie, les systèmes étatistes de la Grèce au Venezuela, fondés sur le vol légalisé, sont en train de sombrer dans un état d'urgence économique constant. La moralité qui peut justifier le vol d'un morceau de fromage a conduit à l'effondrement de nations entières.

C'est pourquoi la restauration de la liberté passe par une défense fondée sur le principe des droits individuels.

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David Kelley, “Generosity and Self-Interest.” December 1, 2002.

Edward Hudgins
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Edward Hudgins

Edward Hudgins, former Director of Advocacy and Senior Scholar at The Atlas Society, is now President of the Human Achievement Alliance and can be reached at ehudgins@humanachievementalliance.org.

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