La science-fiction reflète nos espoirs et nos craintes pour l'avenir et, dans le meilleur des cas, elle offre un élixir d'inspiration. En regardant le film de 1956 Planète interdite à l'occasion de son 60e anniversaire, on peut voir dans son histoire intelligente, ses effets spéciaux, son design, ses sons et son message pourquoi ce classique a résisté à l'épreuve du temps.
Les films de science-fiction des années 1950 présentaient souvent des insectes géants, des monstres mutants et des effets ringards. Certains mettaient en scène la visite sur Terre d'extraterrestres malveillants(La guerre des mondes), indifférents(It Came from Outer Space) ou sérieux dans leur avertissement que la Terre devait abandonner ses habitudes guerrières sous peine d'être détruite(The Day the Earth Stood Still).
Contrairement à ces films et aux nombreuses sagas dystopiques qui ont suivi, Planète interdite se déroule dans un 23e siècle paisible, au cours duquel "l'humanité a commencé la conquête et la colonisation de l'espace lointain".
L'histoire s'inspire de La Tempête de Shakespeare, qui met en scène un navire qui fait naufrage sur une île isolée habitée par le magicien Prospero et sa belle fille Miranda. Planète interdite s'ouvre sur un vaisseau spatial, le United Planets Cruiser C-57D, commandé par le capitaine J.J. Adams (Leslie Nielsen). Il a effectué un voyage d'un an pour découvrir le sort des colons qui ont voyagé deux décennies auparavant vers la planète isolée Altair 4. Ils n'ont plus donné signe de vie depuis.
Le vaisseau atterrit. Adams et ses officiers rencontrent le Dr Edward Morbius (Walter Pidgeon en Prospero de science-fiction) dans sa maison qui semble avoir été conçue par un Frank Lloyd Wright interstellaire (je voulais cette maison !). (Morbius explique que tous les autres colons, à l'exception de sa femme, ont été tués dans l'année qui a suivi leur arrivée par une force planétaire invisible (Caliban ?) qui les a déchirés membre par membre. Mme Morbius est morte de causes naturelles, mais pas avant d'avoir donné naissance à Altaira (Anne Francis dans le rôle d'une Miranda en mini-chemise), qui est maintenant une belle jeune femme.
Adams doit bricoler un système pour communiquer avec la lointaine Terre afin d'obtenir des ordres concernant cette situation inattendue. Mais il découvre bientôt que son équipement a été saboté. La force planétaire est-elle revenue ?
Morbius révèle alors le mystère qu'il tente de résoudre depuis 20 ans. La planète était habitée par les Krells, une race qui avait un million d'années d'avance sur les humains. Mais à la veille d'une réalisation technologique majeure, qui, espéraient les Krells, les libérerait "de toute dépendance à l'égard des instruments physiques", cette race quasi divine a disparu en une seule nuit, 2 000 siècles avant l'arrivée de Morbius.
A ce stade, les décors et l'intrigue se combinent pour faire de ce film un véritable festin futuriste. Morbius montre à Adams et au médecin de bord un laboratoire krell qui a survécu (j'en voulais un aussi !). (Il fait la démonstration d'un "éducateur en plastique", un dispositif d'enseignement permettant aux enfants krells de créer des objets par l'esprit.
Morbius dit ensuite à Adams et au docteur : "Préparez vos esprits à une nouvelle échelle de valeurs scientifiques physiques" et leur montre une machine Krell qui alimente le laboratoire et qui a alimenté la planète. Elle mesure 20 miles de côté avec 7 800 niveaux et un intérieur de 8 000 miles cubes. Des unités enfoncées à 50 miles dans la planète génèrent l'énergie de 9 200 réacteurs nucléaires thermiques en tandem. Une vision d'une telle ampleur, surtout dans un film des années 50, est vraiment stupéfiante.
Alors qu'Adams et Morbius discutent de leur retour sur Terre, un membre de l'équipage est tué par une mystérieuse force planétaire.
Les événements se succèdent jusqu'à ce qu'Adams, intelligent et plein de ressources, découvre l'origine tragique des attaques contre son équipage et de la destruction des Krells. L'intrigue est ingénieuse et, des décennies plus tard, de nombreux imitateurs l'ont copiée.
Depuis Frankenstein, la science-fiction met en garde contre les dangers de la technologie et de l'orgueil humain. Planète interdite est un avertissement, mais nous pourrions dire avec Shakespeare que "la faute n'est pas dans nos étoiles [ou notre technologie !] mais en nous-mêmes".
La tragédie des Krells n'est pas due à la malveillance intentionnelle de cette race et Morbius n'était pas non plus un individu malveillant. Mais nous, les êtres sensibles, devons nous rappeler que notre nature comporte de nombreux éléments. Planète Interdite ne renie pas la technologie qui a tant inspiré le film. En effet, Adams dit à Altaira que "dans environ un million d'années, la race humaine aura rampé jusqu'à l'endroit où les Krells se sont tenus dans leur grand moment de triomphe et de tragédie".
Planète interdite a inspiré Gene Roddenberry lorsqu'il a créé Star Trek avec un vaisseau commandé par un capitaine intelligent et plein de ressources. Et la vision de Planète Inter dite d'une race de super-héros autodidactes dotés d'un pouvoir presque illimité inspire sans aucun doute de nombreux transhumanistes aujourd'hui. Mais quel que soit votre jugement sur l'impact de Planète interdite sur la culture, si vous aimez la science-fiction, profitez de ce classique sur Bluray, en streaming à la carte ou dans un théâtre de répertoire prochainement !
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Edward Hudgins est directeur de recherche au Heartland Institute et ancien directeur du plaidoyer et chercheur principal à l'Atlas Society.
Edward Hudgins, former Director of Advocacy and Senior Scholar at The Atlas Society, is now President of the Human Achievement Alliance and can be reached at ehudgins@humanachievementalliance.org.